En ce mois de Novembre impossible de passer à côté d’un sujet aussi passionnant que la première guerre mondiale. Aussi je vous laisse découvrir ci-dessous un petit article à la mémoire de ARNAUD Antoine, un des nombreux poilus de la grande guerre.

Bonne lecture !

1890 - 1910

Acte de naissance de ARNAUD Phillipe Antoine Marius

Acte de Naissance de Antoine ARNAUD – © AD-42

Le  19 avril 1890,  à Izieux (42), naît Philippe “Antoine” Marius ARNAUD, second enfant du menuisier Camille Philippe ARNAUD et de sa femme Joséphine Marguerite GARDE.

 

Avec son grand frère Jean Baptiste, Antoine voit la fraterie s’agrandir au fil des années avec la naissance de leurs frères et soeurs Marguerite Jeanne (1893), Marie Antoinette Joséphine (1896), Vincent Philippe André (1900), Camille Marius (1903) et Joseph Louis René (1908).

 

1911- 1913

Début 1911 Antoine travail comme employé pour son père dans la menuiserie familiale.  Il est désormais un beau jeune homme de 21 ans de 1,69 mètre, aux cheveux châtains et aux yeux jaune clair.

Il quitte le domicile familial pour faire son service militaire le 7 Octobre 1911. Identifié sous le matricule 337, il intégre le même jour le 98ème Régiment d’Infanterie en tant que soldat de 2ème classe.

Antoine donne son maximum et passe très rapidement les échelons militaires. Le 10 Avril 1912 il devient Caporal , puis Sergent le 1er Octobre de la même année. Il obtient également son “Certificat de Bonne Conduite”.

Il passe dans la réserve de l’armée active le 8 Novembre 1913.

De retour dans sa ville natale, Izieux, il devient alors Instituteur et se fiance à la jeune Irma MATHEVON qui a cinq ans de moins que lui. *

* Informations familiales © Généanet: Annickbeynet

Photo de Antoine ARNAUD en uniforme du 98ème RI – © Généanet: Annickbeynet

1914 - 1915

Ordre de Mobilisation- © Wikipédia

Le 3 Août 1914 Antoine est mobilisé pour la guerre contre l’Allemagne au grade de Sergent dans le 98ème régiment d’infanterie. Son grand-frère Jean-Baptiste est également mobilisé mais dans le 75ème régiment d’infanterie également en tant que Sergent.

Il part en direction du nord de la France avec ses compagnons de guerre. Il reste de longs mois stationné à Les Loges dont il laisse de précieuses archives photographiques ainsi qu’un journal.

Le 8 Juin 1915 il est nommé adjudant.

Photos archives familiales  – © archives familiale AD-42

8 Décembre 1915. Violent bombardement, le bois est arrosé de shrapnells et de marmites, 21 morts, deux blessés à la Cie. Le bombardement reprend ce soir à l’heure de la soupe de 3 à 4h. Les shrapnells sifflent, la terre tremble, le calme et le silence règnent dans les tranchées. Lorsque les obus éclatent çà vous fait la même impression que la foudre, le pouls bat plus vite, on attend à chaque instant l’éclatement de nouveaux obus. Ceux qui éclatent aujourd’hui on ne les entend pas venir, Pan!;;; et un ronflement d’éclat, des craquements de branches. Ce n’est pas drôle. Notre vie est entre les mains du Bon Dieu, c’est Lui qui nous l’a donnée. Il peut en disposer à l’instant qu’il voudra je suis prêt à aller à Lui. Qu’Il m’accorde le pardon des fautes que j’ai pu commettre et qu’Il me réserve une place dans son Paradis. En ce jour de la fête de l’Immaculée-Conception, je prie sa Bonne Mère de vouloir intercéder auprès de son Cher Fils pour qu’il me garde toujours courageux et qu’elle me conserve pur pendant la durée de cette campagne; qu’elle me rende sain et sauf à mes parents bien-aimés, si cela plait à son tendre Fils.

Extrait de journal et Transcription

Plus d'Informations

1916

Avant Février 1916 les combats persistent mais malgré ces temps difficiles,  il trouve encore le temps de passer de bons instants avec ses camarades comme l’atteste les archives photographiques.

Puis son régiment part pour Verdun où les temps s’endurcissent autant que les affrontements avec l’ennemi.

Photos archives familiales  – © archives familiale AD-42

Exemple d’ambulance militaire

Il n’y survivra malheureusement pas. Le 16 Mars à quatre heures du matin, il pousse son dernier soupir auprès de l’Abbé Pion, infirmier.

Ce dernier l’ayant confessé et lui ayant administré les derniers sacrements, enterre Antoine auprès d’autres camarades dans le cimetière de Brocourt (55).

Son père Camille ARNAUD reçoit quelques mois plus tard les détails qui entourrent son décès par un courrier de l’Abbé Pion.

La 14 Mars, le déchainement des combats commence dès 9h du matin par de violents bombardements ennemis. Mais Antoine maintient ses hommes. L’artillerie allemande fait subir de lourdes pertes aux soldats français dans le début d’après-midi.

Les combats font rages de tous les côtés.  Il décide de parir en reconnaissance pour voir si l’ennemi occupe un élément de tranché. Il est alors gravement  blessé.

Il est transporté à l’ambulance 5/13 pour être soigné. Il souffre de nombreuses plaies pénétrantes ainsi que de fractures aux deux jambes.

Cimetière militaire de Brocourt

Courrier et Transcription

Courrier Abbé Pion à M. ARNAUD Camille – © archives familiale AD-42

Cher Monsieur Arnaud.

Absent de l’ambulance 5/13 pour maladie produite par les fatigues de Verdun le 14 Avril, j’ai trouvé hier à mon retour votre lettre du 27 Mai.
Antoine ARNAUD, Adjudant au 98e d’Inf. 10 Cie est mort à l’ambulance  5/13 le 16 Mars, 4 heures du matin. Soyez bien tranquille sur sa mort qui a été celle d’un vrai martyr. Je l’ai soigné deux heures environ. Je l’ai confessé administré et enterré avec toutes les prières de l’Eglise. Je me souviens qu’il avait des plaies pénétrantes et fractures aux deux jambes. Son corps repose au milieu de ses camarades dans le cimetière de Brocourt Meuse et son âme est au Ciel parce que c’est le martyre que de donner son sang par amour de sa patrie.

Bien à vous en N.S.

Abbé PION

Après 1916

Croix de Guerre avec palmes

Le 3 Août 1916 lui est décerné à titre posthume la croix de guerre avec palmes. Lui sera également décerné le 1er Octobre 1918 la Médaille Militaire

Médaille Militaire

Copie Acte de Décès Militaire – © Mémoire des Hommes

Antoine ARNAUD décède le 16 Mars 1916, sa famille sera informée peu de temps après, cependant son acte de décès ne sera transcript qu’en 1921 sur les registres de l’état civil d’Izieux.

Transcription Acte de Décès 1921 – © AD-42

Son grand-frère Jean-Baptiste reviendra de la guerre et sera démobilisé le 28 Mars 1919.

Il sera totalement libéré d’obligations militaires le 12 Juillet 1928.

De l’adjudant ARNAUD Antoine il ne reste que des souvenirs familiaux, un nom gravé sur un monument à Izieux, et de nombreuses photos versées aux archives départementales de la Loire.

A nous de nous souvenir de lui et de tous ses camarades tombés aux champs d’honneurs.